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“ Les nouvelles mobilitĂ©s ”

(par Anne-Isabelle Legouy)

Aujourd’hui, nous nous penchons sur la mobilitĂ© ! Depuis plusieurs annĂ©es bouleversĂ©e, elle est en pleine rĂ©volution sous l’impulsion de plusieurs facteurs. DĂ©cryptons d’abord deux grands facteurs au cƓur de cette rĂ©volution pour en dĂ©gager les enjeux de demain.

Pourquoi la mobilitĂ© est-elle repensĂ©e aujourd’hui ?

On note tout d’abord une modification de nos habitudes et de nos attentes, Ă©troitement liĂ©e Ă  l’essor de nouvelles technologies. Ces derniĂšres ont nourri, en mĂȘme temps qu’elles y ont rĂ©pondu, un besoin de flexibilitĂ© dans chacune de nos habitudes : notre maniĂšre de nous dĂ©placer n’y Ă©chappe pas. Ainsi a-t-on vu l’émergence de nombreuses applications facilitant nos dĂ©placements et plusieurs nouveaux moyens de transport plus adaptĂ©s Ă  ces nouveaux besoins : trottinettes Ă©lectriques, vĂ©los en free-floating, auto-partage, etc.

En parallĂšle, notre façon de consommer est de plus en plus influencĂ©e par une conscience Ă©cologique. Aujourd’hui, il n’est plus envisageable de parler de mobilitĂ© sans Ă©voquer sa durabilitĂ©. En 2018, on estime que 30% des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre sont dus au transport. Un chiffre qui fait froid, ou plutĂŽt chaud, dans le dos et qui nous encourage chaque jour Ă  repenser notre mode de consommation, notre mode de dĂ©placement.

Si on compte encore plus de 30 millions de voitures individuelles en circulation aujourd’hui en France, on voit Ă©galement l’émergence d’une Ă©conomie de partage avec des initiatives d’autopartage par exemple.

Quel est le constat aujourd’hui ?

Que nous soyons urbains ou ruraux, nous aurons probablement un mĂȘme constat de dĂ©part : la mobilitĂ© n’est pas aussi flexible et fluide qu’on le souhaiterait. C’est vrai dans les villes ultra connectĂ©es, ça l’est d’autant plus dans des zones moins denses.

Nous avons tous un scĂ©nario en tĂȘte d’une expĂ©rience oĂč notre mobilitĂ© s’est trouvĂ©e rĂ©duite dans une plus ou moins grande mesure : d’une trottinette Ă©lectrique sans batterie, Ă  une navette qui ne passe pas Ă  notre arrĂȘt de bus, une borne de recharge ultra lente...

Alors quid ? Comment faire en sorte de combiner besoin de flexibilité avec fonctionnalité ?

En d’autres termes, quels sont les enjeux de la mobilitĂ© de demain ?

Nos nouvelles habitudes se heurtent toutefois Ă  quelques obstacles hĂ©ritĂ©s d’un systĂšme dans lequel l’État se portait garant de notre mobilitĂ©. Progressivement dĂ©possĂ©dĂ© de leur monopole de fournisseur de moyens de transports, les pouvoirs publics ont ralenti la cadence de l’innovation en la matiĂšre et n’avancent pas aussi vite que le progrĂšs technique.

Pourtant, la mobilitĂ© est l’exercice d’une libertĂ© et doit ĂȘtre au moins permise par l’État, au mieux facilitĂ©e pour tous. Il n’est donc pas envisageable de concevoir une rĂ©volution de la mobilitĂ© sans une participation active de l’État Ă  plusieurs Ă©gards.

Un premier enjeu pourrait porter sur l’optimisation des transports en commun. D’une part, pour diversifier les modes de transport mis Ă  disposition des citoyens, d’autre part, pour assurer une transition Ă©cologique effective. Aujourd’hui, on estime que 40% des dĂ©placements se font sur 3km pour transporter, la plupart du temps, une seule personne. Le gouvernement encourage ainsi vivement l’utilisation de modes de transport plus doux ; encore faut-il que parmi eux, les transports en communs s’imposent comme une option tout aussi efficace que les autres.

Cette optimisation pourrait consister Ă  adapter l’offre de transports existante en termes de dessertes et de frĂ©quences ou encore favoriser la flexibilitĂ© des horaires pour faciliter l’emprunt des transports en commun. Et c’est lĂ  un point de vue citadin.

Un second enjeu pour accompagner une rĂ©volution de la mobilitĂ©, serait sans doute d’assouplir le cadre lĂ©gislatif existant pour mettre les collectivitĂ©s locales au cƓur d’une stratĂ©gie de mobilitĂ© plus souple. Chaque collectivitĂ© doit pouvoir ĂȘtre en mesure d’adapter les modes de transport qui rĂ©pondent Ă  un besoin particulier de ses habitants. Cela doit pouvoir rĂ©duire la fracture qui existe aujourd’hui entre les villes ultra connectĂ©es et celles qui le sont moins. Et c’est lĂ  un point de vue plus rural.

L’Etat n’est bien Ă©videmment pas le seul acteur impliquĂ© dans ce bouleversement de nos habitudes et doit prendre davantage le rĂŽle d’un facilitateur plutĂŽt que de faire preuve d’innovation.

L’entreprise privĂ©e, elle, innove. Elle est sans aucun doute le principal moteur d’une mobilitĂ© toujours plus flexible. Mais le fait-elle toujours en adĂ©quation avec une conscience Ă©cologique de plus en plus proĂ©minente. Pas systĂ©matiquement !

C’est sans conteste le principal enjeu des acteurs privĂ©s en termes de mobilitĂ© : Ɠuvrer Ă  une mobilitĂ© flexible et verte. A titre d’exemple, si nous disons “oui” Ă  une voiture Ă©lectrique, nous le dirions encore mieux, Ă  une voiture Ă©lectrique Ă©cologique !

Le site de la fondation pour l’Homme et la nature nous le rappelle : la production de voitures Ă©lectriques est consommatrice d’énergie. Pour en faire un vĂ©ritable vĂ©hicule Ă©cologique, certaines mesures devront ĂȘtre mises en place Ă  court terme : renforcer la rĂ©glementation sur le recyclage de batteries, ou permettre leur rĂ©emploi, leur seconde vie, appliquer pleinement le devoir de vigilance des entreprises, etc.

La mobilitĂ© n’a donc pas fini de nous occuper, notamment Ă  l’heure de l’avĂšnement de l’hydrogĂšne, au regard des conflits et de leur impact sur l’énergie fossile, et sans doute via de nouvelles inventions qui nous rapprochent chaque instant un peu plus de la Dolorean de Back to the Future !